6 février 2020
Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines
- Cette intervention est réalisée dans le cadre du Programme de reconstruction génitale offert par la Fondation Dexeus Mujer depuis 2007.
- Le promoteur de ce programme d’action sociale est le Dr Pere Barri Soldevila, premier médecin à avoir réalisé cette opération en Espagne.
Barcelone, 5 février 2020 - À l’occasion de la Journée internationale de tolérance zéro à l’égard des mutilations génitales féminines (MGF), qui sera célébrée demain dans le monde entier, la Fondation Dexeus Mujer a communiqué les dernières données du Programme de reconstruction génitale post-excision, gracieusement offert depuis 2007. Ce programme est destiné aux femmes issues de l’immigration ayant subi une excision dans leur pays d’origine, et qui résident en Espagne. Depuis sa mise en place et jusqu’en 2019, la clinique a reçu près de 161 visites et a pratiqué une reconstruction chez 105 femmes.
Le Programme de reconstruction génitale fait partie de la mission d’aide sociale de la Fondation Dexeus Mujer. Il est dirigé par le Dr Pere Barri Soldevila, premier médecin à avoir réalisé cette intervention en Espagne. Sa mise en place a été une initiative pionnière dans notre pays, qui a contribué à lever le voile sur ce problème et à aider de nombreuses femmes.
L’intervention, qui réussit dans plus de 75 % des cas, dure 45 minutes environ, et son objectif est de reconstruire anatomiquement le clitoris et les autres organes affectés, et de leur rendre leur aspect et leur fonction. La reconstruction représente une étape majeure pour que ces femmes se sentent mieux dans leur corps, mais jusqu’à présent, elle est également vécue comme un tabou, car l’excision est un rituel qui fait partie des traditions. Par ailleurs, la plupart des femmes déclarent que le processus est extrêmement traumatisant. Il est donc essentiel de proposer un accompagnement psychologique « Dans notre centre, nous leur offrons une visite de soutien psychologique avant et après l’intervention » explique le Dr Barri Soldevila, « De plus, la plupart d’entre elles sont très jeunes, l’âge moyen est 28 ans », ajoute le Dr Barri.
Selon les données de la Carte des mutilations génitales féminines, élaborée par la Fondation Wassu-UAB, près de 70 000 femmes issues de pays où la mutilation génitale féminine est pratiquée vivent en Espagne (elles représentent 2 % de la population d’origine étrangère). 25 % environ de ces femmes ont moins de 14 ans.
Données importantes
Selon les données de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), on estime qu’il y a actuellement dans le monde plus de 200 millions de femmes et de fillettes victimes de MGF dans les 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie où se concentre cette pratique, considérée comme une violation des droits humains.
Dans ces pays, au moins 30 % de la population féminine ont moins de 15 ans et on estime que plus de 4 millions de filles risquent de subir des mutilations génitales féminines en 2020.
L’OMS indique que les MGF peuvent provoquer douleur intense, fièvre, inflammation des tissus génitaux, graves hémorragies, problèmes urinaires, infections telles que le tétanos, problèmes menstruels, vaginaux, sexuels, et troubles psychologiques. À long terme, elles peuvent également être à l’origine de problèmes de fertilité, de complications durant l’accouchement, voire de la mort du bébé.