Une étude propose un système de classification des manœuvres réalisées dans le transfert embryonnaire pour améliorer les résultats de cette technique
En dépit de l'évolution qu'a connu le domaine de l'assistance médicale à la procréation, les taux d'implantation dans la fécondation in vitro restent relativement faible dans le cas des transferts d'un seul embryon.
En général, l'obtention d'une grossesse en utilisant cette technique dépend de la viabilité de l'embryon, de la réceptivité de l'endomètre et du fait que le transfert embryonnaire (TE) soit exécuté de façon optimale. Il a toutefois été démontré que le taux de grossesse (Clinical Pregnancy Rate ou CPR) est variable au sein d'un même programme de fécondation in vitro. En outre, lorsque la technique de transfert embryonnaire est appliquée de façon normalisée les résultats ne dépendent pas tant du clinicien qui la conduit.
C'est la raison pour laquelle un groupe de chercheurs du Service de médecine de la reproduction de Dexeus Mujer a mené une étude approfondie dans le but d'établir un lien entre le degré de difficulté du TE et le taux de grossesse, afin de proposer un algorithme d'évaluation objective du TE. En tant qu'objectif secondaire, on a évalué l'impact sur le taux de grossesse d'autres facteurs du TE.
À cet effet, une étude d'observation rétrospective de tous les transferts embryonnaires effectués dans notre centre Dexeus Mujer a été menée entre janvier 2009 et mars 2015, dont 55 % étaient des TE dans des cycles de fécondation in vitro (FIV/ICSI) avec des embryons frais et 44 % des TE dans un cycle de cryotransfert (CT). L'âge moyen des patientes au moment du transfert était de 38,4 ± 4,7 ans.
Les résultats ont montré que les taux de grossesse et d'enfant né vivant ont été significativement plus élevés dans les cas où la technique de transfert embryonnaire ne présentait aucune difficulté par rapport aux cas plus difficiles (38,2 % contre 27,1 %), malgré l'inexistence au préalable de différences quant au nombre ou à la qualité des embryons transférés. Dans le groupe de transferts qui présentait des difficultés, l'âge moyen des patientes était légèrement supérieur : 39,0 ± 4,6 ans.
La pratique de manœuvres supplémentaires au cours du transfert a eu un impact sur le taux de grossesse, en le diminuant progressivement à mesure que l'utilisation d'instruments augmentait ou que d'autres actions complémentaires étaient nécessaires (voir tableau).
Selon ces résultats, les auteurs concluent que le CPR diminue progressivement en effectuant des manœuvres supplémentaires durant le TE. Ils indiquent également qu'en raison de l'importance d'une bonne technique de transfert embryonnaire comme dernière étape des traitements d'assistance médicale à la procréation (TAMP), des efforts devraient être faits pour l'optimiser. L'étude propose la mise en place d'un système de classification objective des manœuvres effectuées durant le TE. Avec cette classification, il sera possible de fournir un travail plus important, de reproduire les résultats et de concevoir des études futures visant à améliorer la technique du TE.
Article de référence : What is a difficult transfer? Analysis of 7,714 embryo transfers: the impact of maneuvers during embryo transfers on pregnancy rate and a proposal of objective assessment.
Kava-Braverman A, Martínez F, Rodríguez I, Álvarez M, Barri PN, Coroleu B.
Fertil Steril. 2017 Mar;107(3):657-663.e1. doi: 10.1016/j.fertnstert.2016.11.020. Epub 2017 Jan 12.
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